J’ai récemment découvert un petit success story québécois qui marie médias sociaux, commerce en ligne et image de marque (branding) alors que j’ai assisté à la toute première conférence de la jeune présidente fondatrice de Sokoloff lingerie, Sofia Sokoloff. Son récit, devant les membres de la Jeune chambre de commerce de la Mauricie, était à la fois très simple et très instructif.

Son histoire pourrait se résumer très brièvement ainsi : après avoir trimé très dur pour distribuer ses créations dans des points de vente pendant quelques années, elle a misé sur les médias sociaux pour l’aider à bâtir son image de marque (branding) tout en ouvrant une boutique en ligne. Vous devinez la suite : ses ventes ont explosé.

Mais son succès, lui, ne se résume pas à cette équitation si simple : médias sociaux + boutique en ligne = amour de la marque et ventes. Il s’agit plutôt du fruit d’une analyse et d’une utilisation stratégique du web pour répondre aux objectifs d’affaires de la compagnie. L’étude du cas Sokoloff est donc intéressant pour bien comprendre (se rappeler!) les bases d’un tel accomplissement que nous souhaitons tous.

D’abord et avant tout, la marque

À la base, il va s’en dire que la designer a réussi à offrir un produit intéressant, mais surtout, elle a réussi à définir sa marque : qui est Sokoloff, qui veut-elle rejoindre, que veut-elle inspirer? Elle a su répondre à ces questions avant de faire sa promotion et d’être sur les médias sociaux.

Si une organisation ne parvient pas à se définir, comment peut-elle espérer se démarquer? Si elle ne parvient pas à identifier à qui elle veut parler, comment peut-elle espérer séduire?

On ne parle pas ici d’avoir un logo et un nom de compagnie. On parle de mission, de vision, de valeurs. Il faut voir une marque comme une personne. Qui est-elle, comment évolue-t-elle dans le monde, quel genre de personne est-elle, à quoi aspire-t-elle?

Faire vivre la marque sur les médias sociaux

Définir sur papier une marque est une chose, lui donner forme par des gestes, des images, des paroles en est une autre. Parallèlement, s’il est vrai « qu’être » sur les médias sociaux est techniquement simple, y faire vivre sa marque (stratégiquement parlant) et générer un retour sur investissement est une autre histoire. Les médias sociaux ne sont qu’un outil, il faut avant tout savoir planifier leur utilisation.

C’est pourtant en faisant vivre sa marque que les chances de vendre ou d’atteindre vos objectifs d’affaires sont réellement générées. Et les médias sociaux sont de bons outils pour le faire. Il ne s’agit pas d’un exercice si facile par contre. Il faut savoir ce qu’on veut lui faire dire et pourquoi. Il faut avoir le bon ton, les bons mots, les bonnes stratégies, les bons outils. Il ne suffit pas de dire que l’on est jeune pour convaincre notre auditoire que nous le sommes! C’est beaucoup plus subtil. Il faut travailler à être quelqu’un qui va plaire à notre auditoire. Qui va l’inspirer, qui va se faire désirer. Il s’agit d’une véritable relation. Car, ne l’oublions pas, c’est la base des médias sociaux : l’aspect relationnel.

Il est certain que, comme dans le cas de Sokoloff, si vous avez passé la première étape, la seconde est plus facile à franchir. Si vous savez qui vous êtes et qui vous désirez séduire, le choix des moyens pour faire vivre votre marque auprès de votre auditoire sera plus aisé.

Pour reprendre l’exemple de Sokoloff, ils ne parlent pas que de leurs créations. Sokoloff lingerie met de l’avant ses muses, ses clientes, utilise des hashtags appropriés qui font vivre les valeurs de la marque (#shoplocal, #madeinmtl, #mysokoloff) selon des axes bien définis (oui, tout est planifié). Ils misent sur Instragram et Facebook, éventuellement Snapchat. Ils recourent de plus en plus aux vidéos. Le résultat, c’est que la communauté parle de Sokoloff,et non plus la marque qui parle d’elle-même…

Faire évoluer la marque

Tous les experts vous le diront, une marque se doit d’être vivante, c’est-à-dire évoluer au fil du temps. Tout comme un individu qui grandit, qui apprend, votre marque doit apprendre de ses interactions. Une marque n’est pas figée dans le temps, elle apprend continuellement à se connaitre. Une des forces des médias sociaux est de pouvoir fournir une rétroaction qui permet de mieux se connaitre et connaitre son auditoire.

Trop souvent, on se contentera « d’être » sur les médias sociaux, y pousser notre contenu, nos nouvelles, nos publicités, sans essayer d’être parmi la foule et de comprendre ce qui s’y passe.

Le retour sur investissement

Au final, c’est en établissant et en faisant vivre sa marque auprès de son auditoire que la relation de fidélité s’installe pour vrai. Et c’est cette relation de proximité, de confiance, qui favorisera l’atteinte de vos objectifs d’affaires.

Pour en revenir à Sokoloff, les jeunes femmes (clientes actuelles ou potentielles) sont enclines à acheter les sous-vêtements proposés, car elles s’identifient, se reconnaissent à travers la marque. Il y a un sentiment d’appartenance.

La clé du succès?

S’il y a un ingrédient clé dans tout ça, il se résume au « temps ». Prendre le temps de se connaitre, connaitre son public et connaitre ses canaux de communications. Prendre le temps de planifier ses actions en fonction de ses attentes et être prêt à y mettre du temps…

Rien n’est instantané. Comme individu, on met beaucoup de temps à se définir, à se connaitre (son style, ses goûts, ses valeurs). Il en va de même pour une organisation, une marque. Le ton, les images, l’interaction; il faut du temps pour trouver la bonne dose. Apprendre à reconnaître ce qui plait aux autres chez-soi demande du temps.

En même temps, il faut apprendre à connaitre chaque canal, ses subtilités : Facebook n’est pas Twitter, Instagram n’est pas Pinterest. Prenez le temps d’évaluer quel canal peut vous aider à atteindre vos objectifs. Il y a des contenus et des interactions qui se prêtent mieux à un canal qu’à un autre. Il se peut que vous n’ayez rien à faire sur Instagram, comme il se peut que vous deviez miser sur LinkedIn plutôt que Facebook…

Aussi paradoxale que ça puisse paraître, la clé qui fait que Sokoloff lingerie ait réussi à établir sa marque en si peu de temps sur les réseaux sociaux (quelques mois), c’est justement parce qu’ils y ont mis du temps…

En conclusion

Puisqu’une image vaut mille mots, je vous laisse avec la vidéo du lancement de Windows 95 qui illustre bien que ce n’est pas parce qu’on se dit « jeune » ou cool qu’on l’est…

 

Windows 95’s launch was a ‘beautiful’ dance moment

Posté par The Next Web sur 12 février 2016

Ah oui, avant d'oublier...

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